Le maître Alaïa

« Azzedine est pour moi un créateur de génie. Ses robes sont comme une seconde peau ; elles vous font vous sentir sexy et féminine, juste ce qu’il faut. Rien ne le rend plus heureux que de voir les femmes dans ses créations. Peu importe le temps que prend l’essayage d’une robe, le regarder en action avec ses aiguilles est une expérience hors du commun. Il fait toute la construction de la pièce lui-même. Lors des défilés, des photographes comme Arthur Elgort, Bruce Weber et Ellen von Unwerth restaient en backstage pour le surprendre en plein travail. Personne ne lui arrive à la cheville, c’est pour ça que dès qu’il annonce un show, on – Cindy, Christy, Linda, Iman, Yasmin, Claudia, Elle et Eva – répond toutes présentes. »(Extrait de Naomi Campbell, Taschen, 2016)

« Ma première collaboration avec Azzedine était pour son défilé printemps-été 2017. Il sait comment un chapeau se fabrique, j’ai donc eu avec lui des conversations que je n’aurais jamais pu avoir avec un autre créateur, autant sur le plan technique qu’artistique. D’un côté, je dois me pincer pour être sûr de ne pas rêver en faisant des chapeaux pour l’un des plus grands couturiers au monde ; d’un autre, c’est aussi surréaliste de le voir regarder National Geographic Channel sur une télé géante au-dessus de son bureau. »

« La première tenue onéreuse que je me suis achetée était une jupe, une ceinture et une veste Alaïa. Je ne portais que du Alaïa. En voyage, j’emportais toujours une de ses robes noires car je savais qu’elle serait utile à un moment donné et qu’elle conviendrait à n’importe quelle situation. J’ai cette pièce que j’appelle la robe Jessica Rabbit : un jour, j’étais en Europe pour un shooting et rien ne m’allait. J’ai donc sorti cette robe noire et c’est celle qu’on a gardé sur la couverture. Elle était parfaite. »

« Lorsque je parle d’Alaïa, c’est de l’inventeur dont je parle car pour moi, il a inventé bien des choses : il est à l’origine de certaines mailles, de ces silhouettes si particulières et de cette façon différente de s’habiller – c’est pour cela qu’il fait partie des plus grands. Ses créations définissent les années 80 mais ont créé le style des années 90. Son parcours est en contrepoint de la folie du milieu de la mode, aux tendances sans cesse changeantes d’aujourd’hui.Et tout ça pour satisfaire les femmes ; il ne s’agit pas pour lui de se faire plaisir en nous en mettant plein les yeux artistiquement. »

« Alaïa est le seul créateur qui arrive à mettre mes amis fashionistas et mon mari d’accord. Il voue son art aux femmes et ce qu’il fait va au-delà de la mode ; c’est un style unique. Mon trésor Alaïa reste la robe haute couture qu’il a faite pour la fête de bienvenue à mon mariage. On l’a imaginée ensemble. La porter était magique : si chic, si élégante – c’était bien la meilleure façon de lancer les festivités. »

« Dans la mode, il y a des gens plein d’ambition, de talent et de créativité, mais Azzedine est différent. Sa passion, c’est les femmes : il veut qu’elles se sentent belles, sensuelles et féminines, et ses vêtements arrivent à faire tout ça. Je me suis marié deux fois, et à chaque fois, c’est lui qui a créé la robe de mariée. »

« Adolescente, mes parents m’offraient toujours quelque chose d’Alaïa à Noël ; même lesvendeuses me faisaient remarquer ma chance. Alaïa sait rendre n’importe quelle femme belle ; les gens pensent sans doute qu’il faut avoir le corps d’un modèle pour le porter, alors que c’est loin d’être le cas. J’aime que nous soyons toutes différentes en Alaïa. Suivant le style de la femme, le look peut être très glamour et ultra-sexy ou plus sage. De nos jours, la mode offre des tas de propositions, mais Alaïa reste un créateur hors normes. »

« Je travaille avec Azzedine chaque année depuis 1988. Il est unique car il est capable de tout faire lui-même. Regardez simplement dans les grands magasins de luxe et vous verrez tout de suite son influence. Son esthétique est très personnelle ; il n’est influencé par personne. Porter une de ses créations c’est se sentir en connexion avec lui. »

« Pour moi, c’est l’un des derniers grands créateurs. Il a une telle énergie et est toujours curieux ; il aime être au fait des choses, pas seulement dans la mode, mais dans d’autres domaines. Il adore les femmes et ses pièces se font l’écho de leurs émotions. Il crée pour qu’elles se sentent belles. Son style est libre ; il suit son instinct, pas les saisons. Et il défile quand il est prêt. C’est le maître. Si vous ne connaissez pas son travail, vous ne connaissez rien. »

Azzedine Alaïa: The Couturier sera accessible au public jusqu’au 7 octobre