Entretien avec un top : Aya Jones

JUSQUE LÀ MON EXPÉRIENCE DANS LA MODE se limitait à l’émission America’s Next Top Model – avant d’être repérée rue de Rivoli. Je n’avais jamais pensé à être mannequin auparavant, mais j’ai toujours été aventureuse et impulsive, donc je me suis dit « pourquoi pas essayer ? ».

JE VIS À NEW-YORK MAIS SUIS NÉE À PARIS. J’ai grandi dans le 11e arrondissement, dans la même rue où se trouvait le restaurant ivoirien de mon père. C’était super parce que c’était un environnement très chaleureux et animé. Tous les vendredis, il organisait des spectacles de danse et de musique africaines. Maintenant que je vis dans l’East Village à Manhattan, ma famille et mes amis de Paris me manquent, mais je me suis construit un très bon cercle ici, à New-York : peu à peu, j’en fais mon chez-moi.

LA RÉALISATION D’UNE IMAGE EST UN PROCESSUS COLLABORATIF. Selon mes parents, quand j’étais petite, j’adorais être prise en photo – j’ai toujours su instinctivement comment poser, et je pense que ça été vital vis-à-vis de mon succès. Mais dans un shoot de mode professionnel, il est question de travail d’équipe. Je reçois des directives de la part des photographes et des stylistes et ensemble on crée une humeur et un personnage. J’adore voir le résultat final parce que c’est toujours une effusion de créativité.

MON MÉTIER A DE NOMBREUX AVANTAGES. Ce que je préfère dans le métier de mannequin c’est avoir l’opportunité de voyager partout dans le monde et de rencontrer des gens et de découvrir des lieux différents tout le temps. Puis, il me permet de bien gagner ma vie à un jeune âge et donc de prendre soin des gens que j’aime. La seule chose que je n’aime pas dans mon travail, c’est les chaussures : il y a des fois où je dois défiler avec des talons extrêmement hauts qui sont trois fois trop petits.

J’AI BEAUCOUP DE MODÈLES DANS LA MODE. J’ai eu le plaisir de rencontrer Grace Coddington alors que je débutais et elle m’a conseillé de bien ouvrir les yeux et d’apprendre en observant tout ce (et ceux) qui m’entourent. Je suis ses conseils depuis. Naomi Campbell est également une grande source d’inspiration pour moi : elle n’est pas seulement belle, élégante et tenace, mais son succès et sa longévité ont ouvert la voie à d’autres mannequins noirs comme moi. C’est une vraie icône.

JE NE MANQUE JAMAIS UN COURS DE SPORT. Garder la forme, c’est essentiel pour un mannequin. J’ai plusieurs applications de fitness sur mon téléphone, donc, même quand je voyage, je me tiens à ma routine sportive – des squats et des abdos on peut en faire partout !

MON STYLE PERSONNEL CHANGE TOUS LES JOURS. Tout dépend de comment je me sens et de ce que j’ai de prévu. Un jour je peux porter un jean ou un jogging et des baskets super décontractés, et le suivant opter pour un look très féminin avec une robe, du maquillage et de gros bijoux. Depuis que je travaille dans l’industrie de la mode, mon look est naturellement devenu plus sophistiqué. Mais, en général, j’essaie juste de trouver l’équilibre entre être à l’aise et faire preuve d’imagination.

J’AI PARFAIT L’ART DE PLIER BAGAGE. Je suis constamment en déplacement pour le travail, donc j’ai appris à voyager léger. Je ne prends avec moi que le strict nécessaire. Pour des vacances au soleil, je mise sur des pièces légères et faciles à assortir, plus une tenue habillée, au cas où. Le plus important pour moi, c’est d’être confortable quand je voyage parce que cela rend tout simplement le processus plus agréable. J’aimerais aller en Côte d’Ivoire bientôt, c’est de là que vient mon père et je n’y suis pas retournée depuis 15 ans. Je tiens à y revenir et à me reconnecter avec mes racines, ma famille et ma culture.

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