Entretien avec un top : Vivienne Rohner

JE N’AI JAMAIS RÊVÉ DE DEVENIR MANNEQUIN. Je n’accordais aucune importance à la mode lorsque j’étais plus jeune. J’avais un look très masculin, je portais des treillis et des pulls à capuche, et je conduisais un scooter. Je n’irais pas jusqu’à dire que ma mère m’a forcée à devenir mannequin, mais c’est seulement après qu’elle m’ait appris à marcher avec des talons hauts que j’ai accepté de participer au concours Elite Model Look. Concours que je n’ai pas gagné mais qui m’a permis de signer un contrat avec une agence.

MON CHEZ MOI, C’EST NEW YORK, MAIS JE SUIS TOUJOURS EN VOYAGE. Je suis née et j’ai grandi à Zurich, en Suisse. Ma mère est russe, et mon père est moitié suisse, moitié argentin. Je rentre d’ailleurs tout juste d’un voyage dans le nord et le centre de l’Argentine, je suis tombée amoureuse du pays et plus particulièrement de la diversité des paysages : on y trouve des déserts, des forêts tropicales, de superbes littoraux et les Andes. Le prochain voyage sur ma liste ? Cuba.

J’AI UN STYLE PREPPY MAIS AVEC UNE TOUCHE MASCULINE. Mon blazer noir Maison Margiela est sans aucun doute la pièce que je porte le plus, mais la plus précieuse, c’est ma montre vintage Gucci, un cadeau d’anniversaire de ma mère pour mes 16 ans. Il s’agit d’un modèle masculin, très élégant, qui ne quitte jamais mon poignet.

INSTAGRAM FAIT MAINTENANT PARTIE DE LA PUISSANCE COMMERCIALE DES MANNEQUINS. J’aime le fait que chacun puisse s’exprimer librement sur les réseaux sociaux, mais dans ce milieu, il y a aussi une dimension commerciale. Personnellement, j’utilise mon compte pour poster des photos de mon travail, de mes voyages ou encore des gens qui m’inspirent. Il est possible d’être actif sur les réseaux sociaux de manière positive, mais il existe également une part plus dangereuse.

LE MANNEQUINAT M’A BEAUCOUP APPRIS SUR MOI-MÊME. C’est un métier, qui comme tout autre, a son lot de bons et mauvais côtés. Ce milieu m’apporte beaucoup : j’ai appris à devenir indépendante, organisée et à parler anglais couramment. Cependant, en tant que mannequin, je ne peux pas vraiment gérer mon emploi du temps. Et derrière le côté glamour se cachent encore beaucoup de problèmes d’exploitation, de harcèlement et de discrimination.

DAVID BOWIE EST UNE VÉRITABLE SOURCE D’INSPIRATION. C’est grâce à lui que je me suis intéressée à la musique et à la mode. De sa façon de penser à son envie constante de changement, il cherchait toujours à aller plus loin.

JE NE ME FORCERAIS JAMAIS À FAIRE DU SPORT. Je fais de l’exercice mais tout en prenant du plaisir. Lorsque je suis chez moi, en Suisse, je fais des randonnées, et lorsque je suis à la mer, j’en profite pour faire des sports nautiques. En Argentine, j’ai fait du cheval avec des gauchos, ce qui a ravivé ma passion pour ce sport que j’ai pratiqué pendant de nombreuses années avant de partir de chez mes parents à l’âge de 16 ans.