Les créatrices danoises qui dictent les tendances
Vous pensiez que le style scandinave était minimaliste ? Détrompez-vous… ces créatrices danoises ont connu le succès grâce à leur usage des couleurs, à leurs jeux de proportions et à leur approche audacieuse du design. En préparation de la Fashion Week de Copenhague le 28 janvier, rencontre avec des marques qui redéfinissent le style « scandi-cool ».
DITTE REFFSTRUP DE GANNI
Depuis qu’ils ont repris les rênes de Ganni en 2009, DITTE et son époux Nicolaj, respectivement directrice artistique et directeur exécutif, ont fait de cette marque assoupie une véritable référence dans le domaine de la mode pointue.
« Les racines de Ganni seront toujours à Copenhague, où se trouve mon cœur : la ville et ses habitants m’inspirent sans cesse. Quand j’ai rejoint Ganni, les stéréotypes autour de la mode scandinave étaient bien ancrés, avec comme références un esprit bohème, minimaliste ou androgyne. Je voulais casser ces codes et imposer une esthétique plus confiante, et plus légère. La femme GANNI s’exprime, sans surjouer, elle s’amuse et reste à l’écoute de son instinct. Voir des femmes porter du GANNI m’électrise toujours, que ce soit des passantes dans la rue ou des célébrités sur les tapis rouges comme Rihanna ou Beyoncé. Chacune de mes collections est très personnelle, mais le PE20 a marqué mon 10ème anniversaire aux commandes de GANNI donc c’était une occasion vraiment très spéciale. MØ a fait une apparition surprise lors du défilé et nous avons fait la fête sous la pluie ! »
SOPHIE BILLE BRAHE
Depuis qu’elle a lancé sa marque il y a neuf ans, la créatrice de bijoux Sophie Bille Brahe se distingue par son esthétique amusante et ses modèles précieux, qui s’inspirent d’éléments aussi divers que le cosmos, la mythologie japonaise ou l’Égypte ancienne.
« Je n’ai jamais eu l’intention de créer des bijoux dans un esprit nécessairement scandinave, mais c’est mon héritage et, naturellement, il influence mon travail. Mon arrière-grand-père, Tycho Brahe, était astronaute au 16ème siècle, et c’est lui qui a découvert la constellation Cassiopée ! En apprendre plus sur lui a renforcé ma passion pour le ciel, et celui du Danemark a des couleurs vraiment particulières, avec des nuances de bleu et de gris que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Ces couleurs influencent énormément mon travail, elles m’imposent une certaine simplicité. J’aime travailler avec mes mains depuis que je suis petite, et créer des bijoux permet à la mode, à l’artisanat et à l’art de se rejoindre. Je m’inspire des choses que j’aime, ça peut être une œuvre d’art ou l’océan. Pour le PE20, j’ai voulu rendre hommage à Venise, un endroit qui signifie beaucoup pour moi. J’adore les perles d’eau douce vénitiennes, en forme de citrons, qui me rappellent les étés en Italie. J’ai aussi commencé à travailler avec du verre de Murano, et je me suis associée avec certains des derniers souffleurs de verre de la région. J’adore voir comment les femmes portent mes bijoux, je veux faire partie de leur vie et les aider à se sentir confiantes et élégantes. J’ai la certitude que les bijoux doivent être portés au quotidien, et pas seulement lors des occasions spéciales. J’aime par exemple associer des boucles d’oreilles en diamants ou un collier de perles à un T-shirt tout simple. »
ROTATE BIRGER CHRISTENSEN
Ce n’est qu’en 2018 que les anciennes collègues devenues créatrices, Thora Valdimars et Jeanette Friis Madsen, ont lancé Rotate. Depuis, leurs modèles à la fois originaux et faciles à vivre ont reçu l’approbation des fashionistas.
« Nous prenons très au sérieux le fait que nous soyons des femmes qui créons pour des femmes. Comme tout le monde, il y a des jours où nous voulons être au centre de l’attention, et d’autres où nous voulons passer inaperçues. En tant que journalistes mode, nous avons énormément travaillé avec des vêtements et le corps féminin, nous avons une grande connaissance des silhouettes, des ourlets, des matières et des coupes, et nous ne créons que des vêtements que nous aimerions porter nous-mêmes. Nous avons quitté nos emplois pour fonder Rotate parce que nous étions toutes les deux prêtes pour un changement. Nous n’avons pas de formation de designer et cela est libérateur, car nous dictons nos propres règles. Nos sources d’inspiration varient mais l’âge d’or du glamour hollywoodien nous inspire beaucoup. Nous voulions une esthétique mature mais aussi joyeuse. Pour nous, le style scandinave signifie être libre de s’exprimer pleinement. Les femmes scandinaves sont fortes et c’est ce que nous voulons communiquer à travers nos vêtements. »
“En tant que journalistes mode, nous avons énormément travaillé avec des vêtements et le corps féminin, nous avons une grande connaissance des silhouettes, des ourlets, des matières et des coupes, et nous ne créons que des vêtements que nous aimerions porter nous-mêmes
”Thora Valdimars et Jeanette Friis Madsen
CECILIE BAHNSEN
La carrière de la créatrice Cecilie Bahnsen a débuté sur les chapeaux de roues : finaliste du prix LVMH, elle a ensuite remporté le DANSK Design Talent Award, et connu le succès avec sa marque lancée six ans plus tôt. Ses robes vaporeuses font rêver la planète entière.
« J’ai su que je voulais devenir créatrice quand j’avais 12 ans. Je venais de terminer un stage à l’école danoise de design, et je suis devenue complètement fascinée par cet univers. Je voulais lancer ma marque à Copenhague, et réinventer le style scandinave au féminin. On connaît le pays pour son architecture, ses meubles et son artisanat intemporels, et je voulais créer la même chose dans le domaine de la mode. Des vêtements que les femmes pourraient porter tous les jours, mais aussi transmettre à leurs filles. Mes robes sont précieuses, mais elles sont faites pour qu’on vive dedans, et n’éclipsent pas la personnalité de celles qui les portent… J’adore l’idée qu’on puisse porter une robe de bal avec une simple paire de sneakers. Mon inspiration ne change pas à chaque saison, depuis que j’ai commencé à créer, j’ai une vision claire et précise de ce que je veux pour ma marque. J’ai à cœur qu’il y ait une communauté et un univers tout autour d’elle, et j’essaie de renforcer cela à chaque collection. Avant de fonder mon label, je travaillais avec John Galliano à Paris, et je pense que je lui dois mon amour du romantisme. Il m’a aussi appris qu’on pouvait tout améliorer, et repousser ses propres limites. Organiser mon premier défilé pendant la Fashion Week de Copenhague, et voir les mannequins avec mes vêtements sur le podium a été un moment incroyable. Si vous vous dépassez, tout devient possible. »
STINE GOYA
Déterminée à briser les stéréotypes sur le style danois, l’ancienne top devenue créatrice Stine Goya a fondé sa marque en 2006. Ses modèles colorés et empreints de joie sont depuis devenus cultes.
« Le style danois est incompris : il est certes simple, mais il est aussi bien plus que ça. Tout le monde se déplace à vélo donc le confort est essentiel, mais notre approche de la mode est aussi légère et espiègle. Je couds des vêtements colorés depuis que je suis toute petite, et cette idée que la mode est un moyen d’expression m’a poussée à créer pour les autres. Peut-être que cela peut sembler un peu étrange après toutes ces années, mais je ressens toujours une certaine excitation à l’idée de voir des femmes porter mes pièces. Cela emplit mon cœur de joie. Mes sources d’inspiration sont infinies : le cinéma, la littérature, le design, l’art…. Tous mes imprimés sont créés et peints sur place, ce qui leur donne une vraie particularité. Créer de manière plus durable est aussi au cœur de mes priorités et je suis fière des progrès que nous avons faits l’année dernière le défilé PE20 se composait entièrement de pièces réalisées de manière 100 % durable et nous avons imaginé une belle capsule plus responsable avec Net-A-Porter. Nous avons encore du chemin à parcourir, mais nous faisons de notre mieux pour améliorer les choses. Depuis quelques saisons, la mode danoise a le vent en poupe, la presse et les acheteurs étrangers s’intéressent à nous. À mon avis, c’est parce que Copenhague est une ville tellement accueillante, les visiteurs s’immergent et découvrent la cuisine et la scène musicale, tout un style de vie. »
Les personnes mentionnées dans cet article ne sont pas associées à NET-A-PORTER et n’en assurent pas la promotion, ni celle des produits présentés.